Activité antipaludique d'une recette traditionnel utilisant une combinaison de plantes dans le traitement dupaludisme simple à plasmodium falciparum, à Agnanfoutou en Côte d'Ivoire
Mots-clés :
Efficacité, Traitement traditionnel, accès palustre, Plasmodium falciparum, Côte d'Ivoire.Résumé
Introduction : L'émergence et l'extension de la chimiorésistance aux antipaludiques modernes rendent de plus en plus difficile la prise en charge thérapeutique du paludisme. Face à cette situation, la mise à disposition de remèdes traditionnels sûrs et efficaces pourrait dès lors s'imposer comme un moyen alternatif important de lutter contre cette endémie. Le but de ce travail était de vérifier l'efficacité d'une recette traditionnelle locale utilisée comme antipaludique par les tradipraticiens du village d'Agnanfoutou en République de Côte d'Ivoire.
Matériels et méthode : Il s'agit d'une enquête prospective et ponctuelle de type descriptif qui a porté sur les patients de tout âge présentant une température axillaire supérieure ou égale à 37,5° C et une symptomatologie évocatrice d'un accès palustre avec une goutte épaisse positive à Plasmodium falciparum avec une parasitémie supérieure ou égale à 1000 trophozoïtes par microlitre de sang. Le traitement administré comportait sept plantes utilisées en association. Il s'agissait de Adenialobata (Jacq.) Engl, Aframomumsceptrum(Oliv. etHamb.) K. Schum, HarunganaMadagascariensis.Lam., HoslundiaoppositaVahl, Illigeravespertilio (Benth.) Bak., Tremaguineensis (Schum. et Thonn.) Ficalhoet de Vernonia colorata. (Willd.) Drake. Le traitement est administré par voie cutanée (bain ; friction sur tout le corps), orale (boisson), rectale (lavement) et oculaire (instillation). Les malades ayant adhéré à notre protocole ont été soumis à une surveillance clinique et parasitologique régulière afin d'apprécier l'évolution des clairances thermique et parasitologique et de déceler des signes éventuels d'intolérance.
Résultats : Quinze patients présentant tous une goutte épaisse positive ont été inclus dans l'étude et 13 étaient évaluables lors de l'analyse finale. Deux ont été exclus respectivement à J7 et J10 pour avoir développé des signes de gravité au cours du traitement. Les motifs de consultation ont été dominés par la fièvre, le frisson et la coloration foncée des urines qui étaient présents chez tous nos patients (100%). La température moyenne est passée de 39,2 ± 0,49°C à l'inclusion (J0) à 36,93 ± 0,35°C à la fin de la période de suivi. Quant à la parasitémie moyenne elle était de 9 123 ± 4 830 trophozoïtes par microlitre de sang à J0 contre 0 à la fin de la période de suivi. Au terme des 15 jours de traitement, une guérison clinique et parasitologique a été obtenue dans 100% des cas. Aucun cas d'intolérance n'a été observé.
Conclusion : La combinaison de plantes utilisée par les tradipraticiens d'Agnanfoutou a une efficacité réelle sur le paludisme simple à Plasmodium falciparum. Toutefois, d'autres travaux faisant appel à des échantillons plus importants et des études pharmacologiques plus poussées sont encore nécessaires en vue d'en optimiser l'utilisation.