CONDUITES SUICDAIRES EN MILIEU CARCERAL A CONAKRY (GUINEE)
Mots-clés :
Conduites suicidaires, fréquence, prison civileRésumé
Introduction : Les conduites suicidaires en milieu carcéral constituent un problème majeur de santé publique à la prison civile de Conakry. Objectifs : Nos objectifs dans cette étude étaient de déterminer la fréquence des conduites suicidaires et d’identifier les facteurs pouvant conduire au suicide dans la prison civile de Conakry.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude prospective de type descriptif d’une durée de 6 mois ayant portée sur 133 détenus. Elle a été réalisée dans la prison civile de Conakry, construite en 1930, pour une capacité de 50 détenus.
Résultats : La fréquence des conduites suicidaires chez les détenus était de 66,2%. La tranche d’âge de 14 à 35 ans était la plus touchée avec environ 83,96% de cas, à prédominance masculine soit 91,7% de cas. Les détenus analphabètes et du niveau secondaire évoluant dans le secteur informel et les sans profession étaient majoritaires. Les motifs d’incarcération étaient variés ; le séjour carcéral était plus ou moins long alors que les détenus non jugés sont nombreux soit 82,7% de cas. Dans 54,1% de cas, les détenus avaient des antécédents de tentatives de suicide ; nous avons noté les addictions dans 89,5% de cas ; les plaintes des détenus étaient surtout basées sur les troubles de l’appétit, l’insomnie, le découragement, la baisse de l’estime de soi, la tristesse, l’anxiété, le pessimisme, les sentiments de honte et de remord, les idées suicidaires ; tous ces détenus présentaient une humeur dépressive soit 100% de cas.
Conclusion : Les conduites suicidaires constituent un problème de santé publique, une menace réelle dans la prison civile de Conakry. Une étude portant sur toutes les prisons au niveau national semble indispensable pour mieux cerner l’ampleur du phénomène, elle devra être suivie d’une analyse approfondie des différents facteurs impliqués en vue d’apporter des solutions adaptées.